Dynamique écologique

Si la présence de formations récifales à S. alveolata sur les estrans rocheux est assez fréquente sur le littoral français, leur croissance est rarement importante et le plus souvent, leur surface ne dépasse pas quelques centimètres.  Dans quelques cas, ces formations se développent jusqu’à recouvrir entièrement le substrat rocheux et former des récifs de plusieurs dizaines de centimètres d’épaisseur.

 

L’analyse des conditions environnementales sous lesquelles ces bioconstructions se développent montre que l’hydrodynamisme est toujours important, voir très élevé comme à Duckpool, Cornouaille britannique (Wilson, 1974) où le support rocheux est très battu et donc particulièrement exposé à l’action des vagues.  L’action des vagues est nécessaire pour remettre en suspension les grains de sable qui servent à la construction du tube. 

Dans de très rares cas, enfin, les récifs d’Hermelles se développent sur substrat meuble, c'est-à-dire sans réel support rocheux.  Un effort de terminologie doit néanmoins être fait : qu’appelle-t-on un « récif » d’Hermelles ?  S’il ne fait aucun doute que quelques tubes ne constituent pas un récif, quelles limites verticales (hauteur/épaisseur) et horizontales (surface, densité) doit-on considérer pour utiliser la notion de récif ? 

La dynamique d’un récif est complexe mais peut être résumée en plusieurs étapes.  Les larves se fixent sur un substrat dur qui peut être soit une coquille ou un caillou, soit un tube d’adulte, avant de commencer la construction de leur tube.  Lorsque plusieurs tubes, initialement horizontaux se rencontrent, la croissance devient verticale, les animaux utilisant respectivement les autres tubes comme support pour croître en hauteur.  L’agglomération  de nombreux tubes conduits à la formation de placages (sur estran rocheux) ou de structures en boules (sur estran sableux).  Ces boules peuvent s’accoler les une aux autres sous forme de structures coalescentes dont l’extension maximale forme des structures tabulaires ou platiers, forme typique d’un état de santé maximal de ces bioconstructions.